Ah, le salaryman japonais. Ce héros du quotidien en costume-cravate, armé d'une mallette, capable de survivre à des réunions interminables, des heures supplémentaires à n’en plus finir, et des beuveries improvisées avec ses collègues, tout en gardant le sourire. Mais est-ce vraiment aussi glamour que ça en a l'air ? Entre cafés pour rester éveillé, karaoké à toute heure, et siestes dans les trains bondés, on plonge dans l’univers d’un salaryman japonais, là où le rêve d'entreprise se transforme souvent en marathon de la survie.
Qui sont les salarymen ?
Le salaryman (ou サラリーマン, sararīman) est l'incarnation du travailleur de bureau japonais. Costume-cravate obligatoire, mallette à la main, toujours prêt à affronter une nouvelle journée de travail. Mais ne te laisse pas tromper par leur apparence chic : sous ces airs de respectabilité se cachent souvent des guerriers du travail, accros aux heures supplémentaires et aux nuits blanches.
Le terme "salaryman" fait référence à ces employés qui dévouent corps et âme à leur entreprise, souvent pour des salaires qui ne semblent jamais vraiment justifier l’effort fourni. Les salarymen sont partout : dans les gratte-ciels de Tokyo, dans les rames de train où ils somnolent entre deux gares, et surtout dans les izakaya (les bars japonais), où les afterworks arrosés avec les collègues sont tout aussi importants que les réunions de la journée.
Les heures sup' : Le sport national non officiel du Japon
Si tu pensais que le sport national du Japon était le sumo, détrompe-toi. Pour les salarymen, c’est clairement l’heures-sup-marathon. Ici, ce n’est pas une question de quitter le bureau à 17h30, non, non. Partir trop tôt, c’est prendre le risque de passer pour quelqu’un de "pas assez dévoué". Et oui, plus tu restes tard, plus tu montres ton engagement envers l’entreprise (ou ta capacité à éviter la vraie vie en dehors du boulot).
Le salaryman se retrouve donc souvent coincé dans une boucle infernale de réunions tardives, de dossiers à finaliser et d’e-mails qui n’arrêtent jamais d’arriver. Résultat ? Les 40 heures par semaine se transforment en 60, voire 80 heures. Ce qui donne parfois lieu à des scènes surréalistes : des salarymen endormis sur leur clavier ou, mieux encore, en train de somnoler debout dans le train, avec une maîtrise du "power nap" impressionnante.
Le karaoké : Le défouloir post-boulot
Après une longue journée de travail, quoi de mieux pour relâcher la pression que de chanter à tue-tête dans une cabine de karaoké avec ses collègues ? Pour les salarymen, c’est un passage presque obligé après un "nomikai" (soirée de beuverie avec les collègues ou les patrons).
Ici, il ne s’agit pas juste de s’amuser, c’est aussi un moyen de renforcer les liens d’équipe. Rien de tel que de voir son boss se déchaîner sur une reprise de "Let it Go" pour sentir que, finalement, tout le monde est humain. Attention cependant : même si la règle tacite du "ce qui se passe au karaoké reste au karaoké" existe, mieux vaut éviter de trop se lâcher. Le lendemain, il faut retourner au bureau.
Les trains, ou comment dormir en public devient une compétence vitale
Il existe une compétence que tout bon salaryman doit maîtriser : la sieste dans le train. Au Japon, les transports en commun sont un terrain d’entraînement pour perfectionner l’art du sommeil éclair. Après une journée de travail (ou une nuit de karaoké arrosée), le train devient le seul refuge pour recharger les batteries, souvent juste avant de rentrer à la maison pour une courte nuit.
Mais attention, il ne s'agit pas de dormir n’importe comment. Les salarymen dorment souvent assis bien droit, parfois même debout. Et ils se réveillent comme par magie à leur arrêt, sans même un coup d’œil à leur montre. L’astuce ? La fatigue intense combinée à un sixième sens acquis après des années de trajets répétitifs.
Le rapport avec les vacances : C'est pour les faibles (ou presque)
Les vacances, c’est bien. Enfin, sauf pour les salarymen. Ici, l’idée de partir en congé est souvent vue avec une certaine hésitation. Demander des vacances peut être perçu comme un signe de faiblesse, ou pire encore, comme une trahison envers l’entreprise. Si tu pars en vacances, qui va répondre à ces e-mails à minuit ? Qui va finir ce projet qui n’était pas urgent jusqu’à ce que le patron décide qu’il l’était ?
Et quand ils prennent enfin des congés, ce n’est souvent qu’une semaine, maximum deux, et jamais en continu. Les salarymen se déconnectent rarement complètement. En réalité, une bonne partie d’entre eux reste connectée à leur boîte mail (au cas où un problème surviendrait). Après tout, on ne sait jamais quand une réunion urgente pourrait s’ajouter à l’agenda.
Conclusion : Le salaryman, un héros du quotidien
Être salaryman, c’est un peu comme jouer dans une pièce de théâtre où le drame et la comédie se mêlent en permanence. Entre les heures supplémentaires qui n’en finissent plus, les soirées karaoké endiablées, et les siestes dans les trains bondés, la vie de salaryman est un vrai marathon. Alors, glamour ? Peut-être pas. Mais résilient ? Oh que oui !